Le burnout en entreprise, ce spectre qui hante les couloirs du monde professionnel, a laissé une empreinte indélébile sur ma vie.
En 2017, après la faillite de mon entreprise, des amis m’ont tendu une perche salvatrice en m’embauchant dans leur société fraîchement établie. Cependant, une année après avoir contribué à la reconquête des clients, j’ai été confronté à un licenciement économique.
La désillusion fut telle que j’ai sombré, tentant l’irréparable.
L’entreprise de mes anciens amis prospère encore, tandis que je continue de panser les plaies d’une cicatrice émotionnelle béante. Le syndrome de l’imposteur m’accompagne au quotidien, mais je trouve désormais refuge dans le travail et m’accorde une place, même minime, aux loisirs.
Cet épisode douloureux m’a transformé. Aujourd’hui, en tant que formateur, mon engagement dépasse la transmission de connaissances ; il s’ancre dans une quête de bien-être pour mes apprenants. L’expérience de ce gouffre m’a rendu plus altruiste, plus empathique, et a infusé en moi une conscience aiguë de l’importance de la santé mentale au travail. Dans cet article, je souhaite partager comment les technologies, applications, concepts… peuvent être des alliées pour les entreprises qui, comme moi, seraient déterminées à prévenir le burnout et à promouvoir un environnement de travail où le bien-être mental est une priorité.
Petit vidéo explicative :
La montée du burnout au travail et la nécessité de la prévention
En m’appuyant sur mon propre parcours, j’ai découvert des changements organisationnels et des initiatives personnelles qui peuvent être déployés pour éviter le burnout en entreprise.
- La technique Pomodoro m’a permis d’instaurer des pauses régulières et de maintenir une focalisation intense pendant de courtes périodes, limitant ainsi l’épuisement dû à la surcharge de travail et bizarrement, les journées de Pomodoro sont plus productives….
- La luminothérapie, utilisée pour contrer les effets du manque de lumière naturelle, en particulier pendant les mois d’hiver, peut améliorer l’humeur et la concentration.
- Des applications de méditation, comme Petit Bambou, m’ont aidé à me recentrer et à trouver des moments de calme dans la journée.
- L’utilisation d’outils d’organisation comme Notion m’a permis de structurer mes tâches et de réduire l’anxiété liée à la gestion du temps.
- De plus, les fonctionnalités « Ne pas déranger » intégrées aux appareils Apple m’ont été précieuses pour établir des frontières entre le travail et la vie personnelle en désactivant les notifications pendant les trajets ou les heures de bureau.
En ce qui concerne la gestion des communications, la limitation de la consultation des e-mails à des moments spécifiques de la journée a réduit le sentiment d’être constamment sollicité et a permis une meilleure concentration sur les tâches en cours.
Enfin, la désactivation de la messagerie vocale et la préférence donnée aux SMS sur les appels téléphoniques ont allégé la pression de répondre immédiatement, ce qui a contribué à une meilleure gestion du stress.
Et, en entreprise ?
Ces stratégies, vraiment simples, pourraient être encouragées par les employeurs pour aider leurs équipes à gérer le stress et à prévenir le burnout. En outre, des formations sur la gestion du temps, l’établissement de limites saines et l’utilisation consciente des outils technologiques peuvent être bénéfiques pour les employés.
Il est important que les entreprises promeuvent une culture de respect des temps de repos et de déconnexion après les heures de travail.
En adoptant une approche proactive et en mettant ces outils à disposition, les entreprises peuvent créer un environnement de travail qui soutient activement le bien-être mental et réduit le risque de burnout.
En vrai, Pomodoro, ca veut dire tomate….
Intégration de la technologie pour le bien-être mental
L’harmonie entre bien-être des employés et performance de l’entreprise n’est pas seulement souhaitable, elle est primordiale. L’adoption d’outils et de techniques favorisant ce bien-être doit être perçue comme un investissement stratégique.
L’intégration de ce type de ressources au cœur de la culture d’entreprise peut bénéficier à chacun, indépendamment de notre position ou de notre rôle. Des outils comme Notion ou ClickUp, ainsi que des solutions d’automatisation, peuvent alléger les charges de travail et rendre les tâches moins répétitives, contribuant ainsi à un environnement de travail moins stressant et plus dynamique.
Le rôle de l’employeur est crucial dans la promotion et l’adoption de ces pratiques de bien-être. Il doit en être le premier ambassadeur et le formateur. En se familiarisant avec ces outils, l’employeur peut partager ses connaissances et encourager ses employés à les adopter. C’est un processus d’apprentissage bidirectionnel, où les retours et suggestions sont tout aussi importants pour affiner et personnaliser l’utilisation de ces outils.
La formation continue des employeurs et des employés sur l’utilisation optimale de la technologie pour le bien-être mental/moral, doit être envisagée comme une composante essentielle de la stratégie de l’entreprise.
L’entreprise prospère est celle qui comprend que le bien-être de ses employés est directement lié à sa santé globale.
En devenant le garant de la bonne santé mentale de ses équipes, l’employeur investit dans la durabilité et la résilience de son entreprise.
Les stratégies de bien-être ne doivent pas être considérées comme des avantages périphériques mais plutôt comme des éléments intrinsèques à la culture de l’entreprise. Elles doivent être intégrées dans les politiques RH, les programmes de formation et les évaluations de performance. Ce n’est qu’en plaçant le bien-être au cœur de l’entreprise que l’on peut espérer voir reflétée la santé de l’entreprise dans le bien-être de chacun de ses membres.
Impact sur les résultats de l’entreprise
Les entreprises font souvent face à un paradoxe : la pression pour augmenter la productivité peut conduire à une baisse de la qualité du travail et à une détérioration du bien-être des employés. Perso, je suis convaincu qu’un employé reposé et moins stressé est plus productif et plus enclin à entretenir des relations positives, voire joyeuses, avec ses clients et collègues.
Un employé stressé est susceptible de bâcler son travail dans une tentative de produire plus rapidement. La qualité globale va en pâtir, et l’image de l’entreprise peut être ternie sur le long terme, ou trés rapidement….
Il est crucial de poser la question : faut-il produire plus ou produire mieux ?
La réponse semble évidente, mais elle est souvent complexifiée par les contraintes financières, fiscales et juridiques auxquelles les entreprises doivent faire face.
Comme le soulignait l’article de Harvard Business Review de 2017, ‘ Comment le bien-être des salariés génère de la rentabilité ? ‘, les entreprises qui investissent dans le bien-être de leurs salariés voient des retours significatifs en termes de rentabilité. Cela n’est pas seulement un investissement éthique mais aussi économique, permettant de réduire les coûts liés à l’absentéisme et au turnover, tout en améliorant la productivité et l’engagement
Pour produire mieux, il est impératif de mettre en place des pratiques de bien-être qui favorisent la santé mentale des employés. En adoptant des stratégies qui réduisent le stress et favorisent la récupération, les entreprises peuvent voir des améliorations significatives telles que:
- Augmentation de la productivité : Des employés reposés ont une capacité de concentration plus élevée et peuvent maintenir une efficacité soutenue tout au long de la journée.
- Amélioration de la qualité : Avec moins de pression et plus de focus, la probabilité d’erreurs diminue, ce qui augmente la qualité globale du travail produit.
- Stimulation de la créativité et de l’innovation : Un esprit détendu est un terreau fertile pour les idées innovantes. Les entreprises qui soutiennent le bien-être mental offrent un espace où la créativité peut prospérer.
- Renforcement de la marque employeur : Une entreprise qui prend soin de ses employés renforce son image sur le marché et attire les talents qui recherchent un environnement de travail sain.
Enfin, les coûts associés aux problèmes de santé mentale, tels que le burnout, peuvent être considérables pour une entreprise. Les investissements dans le bien-être sont non seulement moralement justifiés, mais ils font également sens d’un point de vue économique. Les employeurs doivent être soutenus pour mieux gérer le bien-être mental au sein de leurs équipes afin d’éviter des coûts financiers bien plus lourds à long terme, causés par des problèmes comme l’absentéisme, le turnover élevé, ou les conséquences d’une réputation ternie.
Les entreprises qui prennent ces mesures peuvent espérer non seulement améliorer le bien-être de leurs employés mais aussi voir des retombées positives sur leurs résultats.
Selon une étude, 51% des entreprises ayant mis en place des stratégies de bien-être constatent une meilleure rétention des talents, 34% observent une amélioration de leur marque employeur, et 25% notent un engagement supérieur de leurs équipes (https://www.united-heroes.com/fr/blog/infographie-observatoire-bien-etre-travail-2023)
Conclusion
La recherche d’un équilibre entre la productivité et le bien-être au travail est plus qu’une quête noble ; c’est une nécessité pour les entreprises modernes.
Les stratégies centrées sur le bien-être mental sont un investissement dans le capital humain de l’entreprise, un capital dont dépendent la performance, l’innovation et la compétitivité à long terme.
En tant que formateur et survivant du burnout, je témoigne que le véritable succès d’une entreprise se mesure non seulement à ses résultats financiers mais aussi à la santé et à l’épanouissement de ses employés.
Il appartient donc aux dirigeants d’entreprises de tous horizons de cultiver un environnement où produire mieux devient la norme, où le bien-être est la fondation de la productivité, et où chaque employé a les outils nécessaires pour s’épanouir professionnellement sans sacrifier son équilibre personnel.